[Singed] La quête de la glace pure

Fascinante contrée.

Je ne pensais pas tirer autant d'informations en si peu de temps.
A peine un pied posé sur ces terres glacées, j'ai pu constater de nombreuses réactions chimiques sur les différentes préparations que j'avais emmenées avec moi.
Certaines ont gelé ; d'autres ont provoqué des précipités solides au fond de leurs fioles séparant les éléments et créant ainsi de nouveaux solutés que je me suis empressé d'isoler. Le froid est vraiment une variable d'ajustement que j'ai longtemps négligé dans mes études.

Pour le moment, mes actions sont celles d'un simple apothicaire en quête de connaissances.
Je voyage au sein d'une caravane marchande qui se dirige vers le peuple des Avarosans dans le but d'établir une route commerciale. Cette façade est pratique pour avancer au cœur du territoire, mais contraignante en terme d’expérimentation et de recherche des fragments de glace pure.

J'apprécie beaucoup cette relative expérience de sociabilisation. Ce qui se dit le soir lors des réunions du campement est source d'informations capitales sur ces terres et ses dirigeants.

Ainsi, malgré une apparente paix instaurée par l'institut de guerre, les tensions entre les deux clans principaux sont loin d'être apaisées.
Celui d'une jeune archère du nom de Ashe, prônant la paix et le rassemblement, est toujours en opposition avec le plus offensif de tous menée par une guerrière du nom de Sejuani.
"Les plus forts survivent."
Cette petite n'a pas tord sur un point, les plus fort survivent ... mais pas forcément les plus fort physiquement.
Il serait intéressant d’expérimenter sur ces guerriers du nord quelques unes de mes réussites les plus probantes.
Rien que d'y penser je sens un frisson d'excitation me parcourir l'échine.

Et puis il y a aussi les rumeurs sur une sorcière de glace.
Je souris. Derrière chaque rumeur il y a toujours une part de vérité.
C'est peut être là le premier pas vers ma quête d'un fragment de glace noire.

Mais comment y parvenir ?

Voila des jours que j'arpente les contrées glaciales de cette région.
Ma quête du cristal de glace semble impossible tant les gens d'ici sont méfiants envers les étrangers dès que l'on aborde le sujet.

Ma couverture d'apothicaire tient toujours et me permet d'aborder des sujets que d'ordinaires les gens répugnent à partager. Les hommes d'ici sont de meilleure constitution que les Démaciens ou les Noxiens. Les conditions de vie les ont endurcis depuis le plus jeune age. J'ai commencé à retravailler certaines de mes formules pour les rendre plus efficaces suite à l'acquisition de ces nouveaux paramètres. J'aimerais bien pouvoir tester leurs efficacités, mais cela me semble compliqué tant que je n'aurais pas une piste sérieuse à suivre.

C'était sans compter sur le coup du destin.

La caravane venait de quitter un campement Avarosan lorsqu'une escouade de pillards arborant les couleurs de la Griffe Hivernale s'abat sur nous. Une vingtaine de barbare chevauchant des sangliers de guerres déferlent sur le versant du glacier.
Alors que la défense du convoi se forme, je me saisi d'une bouteille opaque.
Les piques et lances des mercenaires du convoi n’arrêteront pas la charge des guerriers du froid.
Quoi que les marchands tentent de faire, ce combat est perdu d'avance et la vitesse à laquelle s'organise la défense me laisse imaginer que tout le monde est au fait de cette information.

Il vaut mieux que je me prépare pour la phase suivante de ce raid.

Rapidement submergées, les défenses de la caravane s'effondrent laissant aux assaillant l'accès aux provisions du convoi, véritable objectif des pillards.

"Ce butin est désormais propriété de notre clan. Contestez nous ce droit par les armes ou pliez vous à notre victoire !"

Du haut de sa monture, le meneur de l'assaut dominait tout le monde.
Sa main tenait fermement une épée à large lame. Son bras était droit et ne tremblait pas. Un vrai chef de guerre.
Mais c'est tout autre chose qui a attiré mon regard sur lui. Une chose que mon oeil de chimiste avait su décelé dès qu'il s'était montré.
A son cou, monté en pendentif un éclat cristallin aux reflets bleuté.
Je souriais.
La chance était avec moi en m'offrant pour la première fois l'objet de mes recherches.


Personne parmi les combattants de la caravane ne releva le défi lancé.
S'opposer à ces guerriers en combat singulier étaient synonyme de mort certaine.
Je remarquais que les marchands avaient plus l'air soucieux des denrées perdues qu'inquiets de leur sort.
Les raids de ce genre devaient être pour eux un risque calculé et ils pensaient plus aux pertes financières que cela leur occasionnaient qu'à autre chose.

Une fois les barbares repartis, la caravane fait demi tour pour retourner au campement Avarosan.

Je décide qu'il est temps pour moi d'aller récupérer ce que j'étais venu chercher.
Je me détache de la caravane et suis les traces laissées par les guerriers du nord.
A mon flan, une bouteille opaque désormais vide me rappelait combien l'anticipation des évènements pouvaient être un atout dans l'étude de la science.

Je m'étais établi juste à quelques heures du village des barbares.
Depuis quelques jours déjà nombreux d'entre eux avaient contracté un étrange mal.
"Bien mal acquis ne profite jamais" souriais je en repensant aux vivres volées, mais surtout à l'efficacité du poison que j'avais mélangé à ces dernières au moment de l'assaut. C'est étrange comme les gens d'armes ne pensent qu'à l'instant présent et n'anticipe jamais ce genre d'attaque à leur encontre. C’était presque vexant pour l'homme de science que j'étais.

Les techniques de soin de ces hommes étaient trop sommaire pour endiguer la contagion.
J'avais pris mon temps pour noter les durées d'incubations, le temps de propagation entre les individus, les syndromes d'affectation selon l'age et le sexe. Fascinant comme ces données varient d'une région à l'autre. Par le passé ces essais sur les Ioniens avaient donné des résultats plus rapidement.

Je notais cependant qu'ils agissaient face à ce mal comme une simple maladie.
Cela manquait de grandeur, de panache ... de ... de sensationnel dans le visuel et le rendu.
Cette nuit, à la faveur du vent, j'allais agir pour pallier à ce déficit et instaurer un sentiment de terreur plus profond au coeur de cette tribu.

***

Le souffle glacial du blizzard m'inspirait.
Le mélange que j'avais préparé dégageait une épaisse fumée que le vent portait jusqu'au village.
Inodore, incolore, cette brume s'étendit sur les habitations, pénétrant les demeures.
Dans quelques temps la panique et les râles des mourants allaient résonner à travers la nuit.

***

L'agitation était à son comble au petit matin.
Les hommes erraient dans le village à la recherche d'un ennemi invisible, les femmes pleuraient les morts, les enfants n'osaient plus sortir. Sur la population infectée par la maladie, plus des trois quart avaient péri cette nuit.
L'inhalation du gaz, combiné à l'ingérence du poison avait provoqué une réaction allergique gangrénant les organes internes des infectés. Ces derniers avaient été secoués par de nombreux spasmes et avaient vomi littéralement le sang par tout leurs orifices avant de s'éteindre. La durée variait d'une vingtaine de minute pour les plus jeunes enfants à quelques heures pour les plus solides adultes.

D'après mes observations, les quelques survivants à cette réaction devaient posséder une caractéristique génétique ayant altérer les effets que j'avais escompté : souvent les membres d'une même famille.
Mais le résultat était là maintenant.
Ce village était sous tension, paniqué, prêt à tout pour se sauver de ce mal étrange.
J'allais pouvoir intervenir et récupérer ainsi l'objet de mes recherches.

Tout se déroulait exactement comme prévu.
Ma venue dans le village avaient soulevé bien des questions et des méfiances, mais dès le premier villageois soigné, ces dernières retombèrent bien vite au profit d'un soulagement général.

Il est simple de passer pour un sauveur quand on a soi-même créé le mal et le remède.
Je profite de mon nouveau statut de "sauveur" pour étudier d'un peu plus pret les survivants de mon nuage toxique. Je prélève un peu de leur sang pour l'étudier le soir plus au calme et loin des regards curieux.
Grâce à mes méthodes j'ai pu approcher leur chef, l'homme au pendentif de cristal. Ce dernier est une montagne barbare, qui, bien que régit par les lois des crocs de givres, semble tout de même se préoccuper du sort de son peuple.

***

"Non, je ne puis accéder à votre requête. Nous vous sommes redevable pour tout ce que vous avez fait mais je ne peux vous le donner en guise de paiement. Ce pendentif est le symbole de notre clan. Il a été transmis depuis des générations pour nous rappeler la victoire que nos ancêtres ont porté à la sorcière de glace."

Bien que désappointé sur sa réponse, Je le laissais poursuivre. Cela commençait à être intéressant en terme d'étude historique.

"Il est dit que ce cristal par le passé était noir comme la nuit. Il fut arraché à une horde de créatures démoniaques conduites par la sorcière de glace lors d'un combat titanesque entre nos aieux et cette femme.
Je sais que dans toute légende il y a une grande part d'imaginaire et que la horde démoniaque n'est qu'une symbolique pour parler de la puissance et la noirceur de la sorcière, mais le fait est que ce cristal s'est retrouvé entre les mains de mon clan à ce moment; et que depuis, au fil des générations, il s'est petit à petit éclairci jusqu'à devenir transparant aujourd'hui."

Merveilleux.
De cette simple discussion j'en apprenais plus que je ne l'aurais imaginé, mais cela me renforcait dans l'idée de mettre la main à tout pris sur ce fragment afin de le soumettre à un ensemble de protocoles de tests bien plus poussés afin de déterminer sa réelle utilité et ses capacités alchimiques.

Il allait être temps de tomber les masques et de réclamer mon dû.

"Je dois dire que je suis légèrement désappointé par votre refus.
Il est vrai que je n'ai fais que sauver vos vies face à cette maladie étrange qui décimait vos gens. Je m'attendais à ce que ma requête pour l'obtention de votre pendentif, aussi simple soit elle, soit honorée ; et me soit garantie avec la certitude de votre soutien, de votre bénédiction à l'heure où je vous quitterais ... certains de vous voir tous en bonne santé."

Mes paroles était lentes. Mon ton monocorde, sans passion. Les sous entendus à peine voilés.

"Malheureusement, vous préférez garder auprès de vous, et je le conçois parfaitement, ce que vous considérez comme un artefact, une relique ancestrale.
Un souvenir de votre passé qui vous protège tous contre l'instant présent, vous protège de cette abomination qui s'est abattue sur votre clan ...
Je le conçois, et je le respecte tout comme vous respecterez alors ma décision de cesser d'ici 48 heures les traitements apportés à vos hommes, à vos femmes, à vos enfants."

Je regardais la mâchoire de l'homme se serrer alors que ses yeux devenaient durs.
Il savait contenir sa fureur, mais mes paroles faisaient office d'autant d'insultes envers son autorité.

"Après tout, il s'agit bien de connaissances ancestrales, de mes artefacts dont je fais profiter à l'heure actuelle votre village.
Vous comprendrez alors que tout comme vous, je désire préserver mes compétences plutôt que de les voir gâcher ainsi.
J'irais plutôt voir les Avarosans.
On les dit plus conciliants en terme de commerce, et qui sait, peut être que le peuple le plus fort qui survivra dans cette contrée glacée sera au final celui qui aura le plus de présence d'esprit lorsque des opportunités lui sont proposées."

***

En sortant de la demeure du chef de clan, je jubilais.

Mon ultimatum était posé, et à ce que j'ai cru lire dans le regard de ce guerrier, il commençait à peine à comprendre l'ampleur de la situation dans laquelle il se trouvait.
Je ne voyais de mon coté pas du tout quelles autres options il pourrait avoir si ce n'est de me remettre son pendentif.
La survie de son village ne valait elle pas cette "babiole" ?
Quand à chercher à me tuer dans mon sommeil ... je pense que l'idée lui viendra rapidement, mais je réserve quelques surprises de ma composition à celui qui sera assez fou pour tenter de s'approcher de moi par surprise ses prochains jours.

En attendant, je continuais d’œuvrer le jour comme ce guérisseur que les villageois réclamaient et accueillaient avec joie. Pauvres sots ... S'ils savaient ...

Une étrangère ?

Elle ne fait pas partie du clan. Elle n'est même pas Freljordienne. Est elle seulement humaine ?
J'en doute au vu de ces ailes. Sa taille et sa stature me rappellent quelqu'un. De lointains souvenirs, mais j'ai du mal encore à mettre un nom sur ce visage. Quoi qu'il en soit elle est une nouvelle variable dans cet environnement.
Je ne pense pas que le chef du clan ai déjà fait appel à des mercenaires, c'est trop tôt pour cela.

La femme semble être ce qu'elle prétend, un voyageur perdu dans ces contrées, mais je me dois de rester méfiant.

"Bonjour, mon brave ! Auriez vous une idée de ce qui a pu se passer ici ? Je viens tout juste d'arriver, et les fosses communes, aussi remplies, ont piqué ma curiosité."

"Bonjour à vous jeune femme.
J'étais certain qu'elle n’était pas ce qu'elle semblait être, mais il valait mieux agir comme le sens commun le dicte.
Un étrange mal a frappé ce village il y a quelques jours de ça.
De passage dans la région j'ai proposé mes compétences d'apothicaire pour tenter d'endiguer ce fléau.
Fort heureusement, la maladie semble à ce jour contenue grâce a mes décoctions et le village reprend vie petit à petit."

Des faits connus de tous, de l'exactitude sur ces informations que l'on peut obtenir de la part de tout les villageois.
Je présente tout de l'homme de science qui œuvre pour le bien de tous. Tant que cette femme n'a pas établi sa position sur les évènements récents, autant se faire passer pour l'homme de bien qui s'échine à sauver ce village.

Je la détaille un peu plus cherchant à retrouver dans mes souvenir d'où me vient cette impression de "déjà vu".

Peut elle être un pion que je peux utiliser pour parvenir à mes fins ?
La présence d’éléments extérieurs à mes plans est toujours une variable à double tranchant.
Il me faut plus d'informations sur elle et les raisons de sa présence ici.
Plus je la côtoie, plus j'ai la sensation qu'elle ne peut pas être "simplement" perdue.
M'excusant de ne pouvoir m'attarder plus longtemps, je prend congé lui proposant de converser un peu plus tard en fin de journée.
Cela me permettra de terminer quelques recherches à son sujet et surtout, de voir si son attitude change à mon égard après quelques heures passées à la laisser fouiner dans le village.

L'après midi touchait à sa fin.
J'avais terminé mes préparatifs pour la phase suivante de mon plan.
Le chef de clan n'allait surement pas tarder à agir face à mon ultimatum.
Mais ce n'est pas de lui que je redoutais les coups.

La rencontre un peu plus tôt avec cette femme ailée m'avait laissé perplexe, et plus le temps passait, plus les fragments du passé à son sujet se recomposaient. J'étais quasiment certain d'avoir eu affaire à elle par le passé, et mes souvenirs me font rarement défaut. Il me fallait désormais rester un peu plus sur mes gardes.

A peine en étais je arrivé à cette conclusion que le ciel s'assombrit. L'espace d'un instant le soleil s'éclipsa.
Les sens en alerte j’eus à peine le temps de faire un pas en arrière qu'une forme tomba du ciel à l'endroit même où je me tenais quelques secondes auparavant.

A l'impact, un nuage de neige se soulève. Je plisse les yeux pour discerner à travers la forme ailée qui venait de provoquer cette réaction. Autour de nous, quelques habitants tétanisés par cette soudaine apparition, se demandait quel fléau venait à nouveau s'abattre sur eux.

- Vous, Apothicaire, j'ai quelques question à vous poser. D'urgence.

Le ton avait changé depuis notre dernière rencontre. J'étais désormais certain de l'identité de celle qui se tenait face à moi. Kayle, l'ange de la justice. Elle seule pouvait se focaliser ainsi sur une personne faisant fi de tout ce qui l'entourait. Mauvaise augure pour moi, j'allais devoir composer avec un champion de la ligue et je dois dire que je me serais bien passé de cette plaie. Je réfléchissais à vive allure sur la conduite à adopter. Autour de moi, les regards d'hébétudes étaient petit à petit remplacés par de la suspicion envers celle qui venait d'alpaguer l'apothicaire.
Sous mes bandages je souriais, le jeu allait être serré et il valait mieux pour moi essayer d'avoir toujours un ou deux coups d'avance.

- Quelle entrée fracassante. Que puis je à votre service mademoiselle. Auriez vous besoin de mes compétences d'apothicaire ?

Si elle voulait m'entrainer dans un chef d'accusation, autant prendre un rôle de victime auprès des villageois. Les masses populaires ont toujours un poids dans ce genre de confrontation, et il me fallait à tout prix garder cet avantage.
Au vu de la vitesse à laquelle cette femme était arrivée sur moi, elle avait dû voler sur plusieurs kilomètres et ne pouvait donc avoir été mandatée par le chef de clan, donc elle ne savait encore rien sur la situation actuelle. J'allais devoir en apprendre plus sur ce qu'elle savait réellement avant d'agir.

J’attendais que la neige retombe avant de me relever. La blancheur immaculée du sol rendait mon armure encore plus étincelante et imposante.

L’apothicaire se tenait devant moi, plus je l’observais, plus ses traits me rappelait quelqu’un, sur qui je n’arrivais pas à mettre un nom.

J’allais d’abord détourner son attention de ce pour quoi je voulais l’interpeller, histoire d’essayer d’atténuer sa suspicion. Peut être sera-t-il plus enclin à faire une boulette, un lapsus, une information qui déborde, tout ce qui pourrait me permettre de le mettre aux arrêts.

- Auriez vous de plus amples informations concernant l’attaque du convoi, sur une route proche ? Le marchand qui m’a dépêché a évoqué un passager qui correspond à votre personne.

Ces traits se détendirent très légèrement. A peine perceptible pour un œil averti, mais c’était un signe plein d’information : il craignait notre échange, s’y attendait d’avance, et semblait désormais légèrement plus enclin à discuter.

- J'ai en effet entendu parler de cette attaque. Une coutume locale des environs je dirais. C'est assez fréquent dans cette région, plus qu'il n'y parait.

Elle voulait des informations, elle allait en avoir. Inondée par un flot massif de nouvelles données il lui serait difficile de démêler le vrai du faux, l'utile du futile. Elle allait devoir faire des choix sur le sens à donner à notre échange. Elle s’intéresse au convoi de vivre ou à la maladie ? Lançons les deux sujets et nous verrons bien ce qui en ressort.

- Vous êtes en effet dans le village qui a mené l'assaut sur la caravane pour dérober des vivres. Quand on voit les conditions de vie dans lesquelles ses hommes, femmes et enfant subsistent on ne s'étonne guère de ce genre de pratiques. Vos informations sont aussi tout à fait correctes à mon sujet. Je faisais parti de la caravane de marchands attaqués, et lorsque nos assaillants se sont retirés, j'ai voulu les suivre afin de récupérer de quoi poursuivre ma route. Revenir au campement avarosan et repartir avec une nouvelle caravane m'auraient fait perdre du temps sur mon voyage et je voulais tenter ma chance. Je dirais au final que ma décision a été correcte car avant même mon arrivée au village, la maladie avait déjà touché bon nombre de ses habitants. J'ai pu mettre mon savoir et mes connaissances à leur service dès que je fus informé de la chose.

Voila ce que je compris. Quelque part, au moins je savais qui punir. Mais j'estime que ceux qui ont conduit cette attaque ont déjà été suffisamment puni par cette "maladie". De plus, si le village était déjà malade depuis un temps, les autres villages en auraient entendu parlé et se serait prémunis contre eux, et ils auraient eut autre chose à faire qu'attaquer un convoi. Son explication ne tenait pas la route. Elle aurait pu, pour quelqu'un d’ignare et de non informé. Il me cachait quelque chose. Mais plus que tout, sa façon de parler, froide au possible, et la façon dont il articule les mots "maladie", "savofccffme font clairement penser à un scientifique de renom.

- Donc je tiens bien le village qui a attaqué la caravane. Le pourquoi du comment, je m'en moque. Et c'est vraiment regrettable cette maladie, heureusement que vous étiez là pour les sauver. Cependant, comment pouvez vous expliquer que les autres villages n'en aient eu vent, alors que chaque village commerce entre eux et s'espionnent l'un l'autre, scientifique Zaunien ?

Le regard que je lui décochais était d'un froid glacial. Je savais qui il était. Et ça allait être d'autant plus simple pour le coincer qu'il était connu pour une chose, c'était l'expérimentation humaine. Je pouvais le coincer désormais, mais j'allais devoir la jouer fine. Il n'allait pas se laisser faire.

Je souriais. Elle m'avait reconnue, et elle allait désormais se focaliser sur une seule chose : moi.
Elle allait en oublier tout le reste pour chercher à me designer comme le coupable de tout ces maux.

- L'explication de cette maladie et de sa très forte localisation est assez simple à expliquer. Même pour des néophytes en alchimie. Pendant votre absence j'ai pu continuer à faire des recherches sur l'origine de ce mal. Une fois que l'on a le remède, il est plus facile d'identifier la souche.
J'ai pu déterminer l'origine de tout ceci, mais comprenez que je ne souhaites pas qu'un drame humain ne vienne gâcher mes recherches. Ces gens ont déjà beaucoup soufferts et révéler que ...

Je regardais autour de moi, laissant prendre consciences aux gens aux alentours que de ce que j'allais dire allait dépendre le sort de leur village.

- ... que l'origine de cette maladie vient des vivres dérobées aux avarosans, ce serait comme jeter de l'huile sur le feu !

Je me tournais vers les villageois pour les prendre à parti.

- Ne me demandez pas si ces vivres ont été empoisonnées à dessins par les marchands, je l'ignore et ne souhaiterais pas être embarqué dans un conflit qui n'est pas le mien. Je connais les tensions qui règnent en ces terres et je préfère de loin agir comme je l'ai fait ces derniers jours plutôt que d'entendre le fracas des armes.

Exactement ... c'est exactement cela... laisser le temps et mes produits faire effet, inutile de risquer sa vie dans un combat armé quand on peut obtenir le même résultat sans s'exposer. Évidemment aucun des villageois ne peut comprendre cela ; quand à Kayle ? Je l'ignore, mais mon discours est à double interprétation. Il lui faudra bien faire attention à ce qu'elle va dire.

Je laisse les murmures aller bon train et me tourne vers mon interlocutrice, curieux de voir sa réaction.